Page:De la transformation metallique.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Au fruict, qu’en cent ans il n’auroit
Si au premier terrover estoit.
415Par ce moyen donc fault entendre,
Que le mercure il convient prendre,
Qui est l’arbre tant estimé,
Veneré, clamé, et aimé,
Ayant avec luy le soleil
420Et la lune d’un appareil,
Lesquelz separéz point ne font
L’un de l’autre, mais ensemble ont
La vraye association:
Apres sans prolongation
425Le replanter an autre terre
Plus pres du Soleil, pour acquerre
D’iceluy merveilleux prouffit,
Ou la rosée luy suffist.
Car la ou planté il estoit,
430Le vent incessamment battoit
Et la froidure, en telle sorte
Que peu de fruict fault qu’il rapporte:
Et la demeure longuement,
Pourtant petitz fruictz seuleument.
435     Les philosophes ont un jardin
Ou le Soleil soir et matin
Et jour et nuict est à toute heure
Et incessament y demeure
Avec une doulce rosée,
440Par laquelle est bien arrosée
La terre pourtant arbres et fruictz
Qui la font plantéz et conduictz