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L’vn ayant des ailes terribles,
L’autre ſans aile, fort horrible.
55Le dragon figuré ſans aile,
Eſt le soulphre, la choſe est telle,
Lequel ne ſen vole iamais
Du feu, voyla le premier metz.
Lautre ſerpent qui ailes porte,
60C’eſt argent vif, que vent emporte,
Qui est ſemence feminime
Faicte deaue & terre pour mine.
Pour tant au feu point ne demeure,
Ains ſen vole quand veoit ſon heure.
65Mais quand ces deux ſpermes diſjointz
Sont aſſembléz & bien conjointctz,
Par vne triumphante nature,
Dedans le ventre du mercure,
Qu’est le premier metal formé,
70Et eſt celuy qui eſt nomé
Mere de tous autres metaulx,
Philoſophes de montz & vaulx
Lont appelle dragon volant :
Pource que vn dragon, en allant,
75Qu’est enflambé avec ſon feu,
Va par lair iectant peu à peu
Feu & fumée venimeuſe
Qu’eſt une chose fort hydeuſe
A regarder telle laydure :
80Ainſi pour vray faict le mercure,
Quand il est ſur le feu commun,
C’eſt à dire, en des lieux aulcun,