intérieures, et n’étant plus qu’une dispute de places, la nation perdra rapidement toute considération et toute influence au dehors : elle sera livrée aux hommes d’argent, et pour peu qu’on y rêve quelque profit, vendue peut-être à un juif.
Les spéculations particulières se mêlant à celles de l’état, et se multipliant à l’infini, il s’établira une circulation toujours plus active, et toujours plus effrayante, des fortunes réelles et des fortunes fictives créées par le crédit. L’industrie épuisera toutes ses combinaisons pour entretenir ce mouvement et pour l’accroître. Les sciences mêmes viendront au secours. On perfectionnera les procédés des métiers, des arts, ou on en inventera de nouveaux ; on tirera de la matière tout ce qu’elle peut donner, tout ce que les sens peuvent lui demander de jouissances ; et jusqu’au moment où cet édifice d’illusions et de folies disparoîtra dans le gouffre d’une ruine universelle, on se récriera sur les progrès de la civilisation et de la prospérité publique.
Cependant la raison s’affoiblira visiblement. On contemplera avec surprise et comme quelque chose d’étrange les plus simples vérités ; et ce sera beaucoup si on les tolère. Les esprits s’en iront poursuivant au hasard, dans des routes diverses, les fantômes qu’ils se seront faits. Les uns s’applaudiront de leur sagesse qui n’admet