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ruines que la révolution a faites, et qui dit : " ceci est sacré, on n’y touchera pas ? " qu’on méconnoisse la nécessité des institutions charitables que la religion cherche à fonder, qu’on refuse de venir à leur aide, c’est déjà sans doute quelque chose de plus que de l’aveuglement ; mais qu’on défende d’y coopérer, qu’un despotisme absurde, s’il n’est pas criminel, déclare qu’il ne permettra pas même les contributions volontaires du zèle : c’est là ce qu’aucun siècle n’avoit vu, et ce qui n’a de nom dans aucune langue humaine.

Les donations particulières, quoique autorisées par les lois, ne sont guère plus respectées. On demande quelquefois en France ce que fait M De Corbière ? Ce qu’il fait ? Des testaments. Juge en dernier ressort de ceux qui contiennent quelques legs en faveur d’un établissement pieux, il les casse, les approuve, les modifie comme il lui plaît. Un homme aura donné telle somme à un hôpital, telle somme à sa paroisse, ou à une école : M De Corbière, en sa qualité de testateur suprême, retranche de l’une, ajoute à l’autre, selon ses caprices du moment, ou gratifie les héritiers soit d’une partie, soit de la totalité du legs qui grevoit la succession ; de sorte qu’il dispose en réalité de tout ce que la piété des mourants destine à des œuvres saintes. Je ne sais s’il seroit possible d’imaginer un plus grand scandale que ce mépris pour