blâmer, mais en l’examinant de la même manière qu’on pourroit examiner la constitution d’une république de l’ancienne Grèce, nous sommes donc conduits à cette conclusion, que la souveraineté réside dans les chambres : en soutenant le principe de l’omnipotence parlementaire, on n’a fait qu’énoncer le même fait en d’autres termes. Aucun souverain, ni surtout un souverain collectif, ne pouvant gouverner seul, des ministres lui sont indispensables pour l’exercice de son pouvoir. Le ministère, chez les anglais, n’est que l’action publique du parlement qui renvoie les ministres au moment même où ils commencent à gouverner d’une manière contraire aux vues de la majorité des chambres, sans que le roi puisse s’y opposer, quel que soit son attachement personnel pour eux, ou l’approbation qu’il accorde à leur administration. Il en est ainsi en France ; nul ministre ne pourroit y garder ses fonctions malgré l’une des deux chambres, puisque le rejet d’une loi nécessaire suspendroit à l’instant même le gouvernement : aussi est-ce une maxime admise que les ministres doivent se retirer lorsqu’ils perdent la majorité dans l’une ou l’autre chambre ; et ce ne seroit pas une maxime, que ce seroit encore une nécessité.
Le ministère n’est donc, en France comme en Angleterre, que l’action publique du parlement,