souverain contre les vassaux et des vassaux contre le souverain. La force, au fond, étoit devenue l’unique arbitre des droits, et le despotisme envahissoit de tous côtés la monarchie. Ce fut sur les débris de son ancienne constitution que les parlements établirent leur puissance politique.
Nécessaires au monarque pour donner un caractère légal aux agressions contre le pouvoir spirituel et contre les institutions de l’état, les parlements virent augmenter leur importance et leur autorité, au point d’en abuser quelquefois contre les rois eux-mêmes, à mesure que les antiques barrières, qu’une justice égale pour tous avoit élevées autour de la souveraineté, tomboient.
On ne sauroit se faire une juste idée de ces grands corps, si l’on ne distingue en eux deux choses tout-à-fait diverses. Comme défenseurs et juges des intérêts privés, rien de plus admirable : comme instruments de la politique du prince, ils hâtèrent la ruine de la monarchie. Dévoués à la puissance royale, fondement de leur propre puissance, ils s’efforcèrent de l’étendre sans aucunes bornes, en lui sacrifiant tous les autres droits. Ils asservirent entièrement la noblesse au trône, c’est-à-dire qu’ils la détruisirent en tant qu’institution politique ; et jusqu’à leur dernier moment, ils travaillèrent avec ardeur à l’oppression de l’Eglise :