même temps, à l’égard du même homme, deux vérités contradictoires.
Soit donc qu’on examine le protestantisme en lui-même, dans sa doctrine fondamentale, soit que l’on considère ses effets généraux, on est conduit à cette conclusion, que s’il subsiste encore parmi les protestants, surtout dans le peuple, quelque foible reste de christianisme, c’est uniquement l’autorité de l’exemple et de l’enseignement, les traditions de famille, et enfin l’action même de l’Eglise catholique au dehors d’elle, action plus puissante qu’on ne le croit, qui conserve ces débris de la foi, malgré le principe du protestantisme, dont la conséquence directe, nécessaire, est un doute universel, et la destruction absolue de la religion révélée par Jésus-Christ.
Ainsi, de même qu’on ne peut ébranler le pouvoir pontifical, limiter la puissance souveraine qui constitue la monarchie du pape, sans renverser l’Eglise, on ne peut non plus se séparer de l’Eglise, refuser de reconnoître son autorité infaillible, sans renverser le christianisme de fond en comble. Mais alors qu’arrive-t-il ? Tout s’écroule, religion, morale, société. La raison, à qui on a remis le sceptre du monde, incapable de relever aucune des ruines qu’elle a faites, abandonne l’avenir au hasard et chaque homme à lui-même.