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rencontré aucun des siens. Elle espère toujours pourtant et j’espère avec elle. Dieu lui prépare, sans nul doute, la récompense de sa résignation et de ses bonnes œuvres. De plus, Balthazar n’est pas parti seul : Perrichon, l’un des frères de Pouponne l’a accompagné dans son dernier voyage à la Baie de Beau Bassin, et, selon toute probabilité, si l’un revient, l’autre reviendra avec lui.

— Merci mon père ! dit Charlotte avec attendrissement et en serrant entre les siennes la main du père Jacques, oh ! comme je vais aimer Pouponne ! comme je vais essayer de lui faire oublier ses malheurs !

Et en effet, ainsi que je l’ai dit, mon aïeule mit tout en œuvre pour gagner l’amitié et la confiance de la jeune Acadienne, et ne négligea aucune circonstance qui pût la rapprocher d’elle. C’était pour les deux jeunes femmes un jour de bonheur que celui que Pouponne venait passer à l’habitation. C’était avec une surprise croissante que Charlotte et son mari observaient les trésors d’intelligence que renfermait l’âme de cette enfant de la nature. On eût dit que la lecture lui