le vieillard avait accordé la plus grande part de son affection aux enfants de sa vieillesse : Norbert, Ursin et Balthazar. Les deux premiers, comme leurs ainés, étaient mariés, et Balthazar, le Benjamin de son vieux père dont il était l’idole, demeurait seul près de lui.
« De l’autre côté, Pouponne, la seule fille de la veuve Thériot grandissait près de son jeune voisin, et apprit bien vite à partager son affection comme elle avait jusque là, partagé ses jeux.
« Raconter minutieusement les origines et les phases de cette liaison serait chose futile et impossible. Pouponne et Balthazar ont commencé à filer la trame de leur amour absolument comme leurs pères et leurs mères, leurs frères et leurs sœurs, l’avaient fait avant eux. Ils vivaient à côté l’un de l’autre, leurs familles étaient intimes, leurs relations journalières. Balthazar avait à peine quatre ans de plus que sa petite voisine qui, à cette époque, comptait à peine douze ans.
« Ils suivirent ensemble les instructions religieuses que je leur donnais