Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 78 —

visitaient la cabane de l’indigent, et bientôt, le nom de madame Bossier fut béni et révéré comme l’était celui de Pouponne Thériot.

Charlotte, toujours si seule, trouva un grand plaisir à cette liaison : grâce à sa voisine, le père Landry ne manqua plus de rien, car si Pouponne refusait pour elle même les présents de sa nouvelle amie, elle les acceptait pour son père adoptif. Afin d’avoir Pouponne avec elle de temps à autre pour toute une journée, mon aïeule envoyait chaque matin à la cabane une vieille domestique chargé de provisions qui avait l’ordre de s’occuper de la modeste cuisine des amis de sa maîtresse, de leur blanchissage et surtout de soigner le père Landry. Cette nouvelle attention de son amie donnait un peu plus de loisir à Pouponne qui pouvait maintenant s’occuper de la couture de la famille Bossier et confectionner les riches cotonnades que Charlotte envoyait à la Nouvelle-Orléans et que les marchands payaient toujours fort cher.