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La maison de Pouponne n’était qu’à quelques pas de celle des Labauve et mon aïeule se sentait émue et troublée malgré elle, en se disant que, dans un instant, elle allait se trouver en présence de cette jeune sainte que, dans sa pensée, elle plaçait bien au-dessus d’elle-même. Le dévouement de Pouponne envers ce vieillard qui, après tout, ne lui était rien, ses nobles vertus, la charité qu’elle trouvait moyen d’exercer au milieu de la plus profonde misère, le respect universel, dont elle était l’objet, tout en imposait à Charlotte, et elle se demandait comment elle allait aborder cette noble chrétienne dont elle enviait les vertus et la réputation.

Elle n’hésita pas une minute à entrer dans la maison qui n’était composée que de deux chambres. Dans la meilleure des deux, avaient été placés le lit du vieillard, quelques tables et des sièges de bois, tous confectionnés par les amis de Pouponne. L’autre pièce servait de cuisine et était en même temps la chambre à coucher de la jeune fille. Une étroite couchette recouverte d’une courtepointe de cotonnade bien propre et bien blanche,