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Térencine, oh ! c’était impossible ! Elle s’avança vers lui le poing levé.

— À c’te heure, dit-elle, vilain engueuseur de filles ! horrible grouin d’cochon ! si t’oses reparaitre par ici, j’te mettrai sus ton nez une giroflée à cinq feuilles qui pourrait bien l’aplatir et t’escarber (te rendre infirme) pour l’reste de tes jours… Ah ! tu viens conter fleurette à ma fille, tu la forces à courir le guilledou avec toi. Ah ! tu n’es qu’un couard, de chercher à emboiser (tromper) un enfant de c’t âge là ! et si c’était pas pour mame qu’est là, j’te coifferais d’un bonnet qui n’tirait qu’à demi.

Et lui tournant le dos avec une certaine dignité, la Térencine rentra chez elle. Les dernières paroles que nos promeneurs entendirent furent celles qu’elle adressa à sa fille : — Veux-tu bien cesser d’geigner comme ça ? cria-t-elle. Tout-à-l’heure j’vas t’fermer l’museau, fille sans cœur ! Ah ! c’est donc ça qu’t’as appris au catéchisse ? de t’laisser faire l’amour par ce gueurluchon d’Placide ?

Et Placide qui ne voulait pas abandonner la dernière attaque à son antagoniste, lui cria en s’en allant !