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mantile de dentelle et descendit avec son jeune beau-frère.

C’était un Dimanche et, à chaque pas, nos promeneurs rencontraient les groupes d’Acadiens endimanchés, se promenant sur la route ou prenant le frais devant la barrière qui entourait leur demeure, le dos appuyé à cette barrière et les pieds pendant dans le fossé. Ce n’était pas la première fois que Charlotte voyait ses voisins, mais, malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de les regarder avec curiosité. Pour beaucoup de ces malheureux, le seul luxe qu’ils se permettaient le Dimanche, était la propreté. Ils avaient à peu près oublié l’usage des chaussures. Ils étaient tous habillés de cotonnades bleues ou jaunes, confectionnées par leurs femmes. Pendant la semaine, leur costume se composait d’une sorte de pantalon et d’une vareuse ; mais le Dimanche, la vareuse était remplacée par un gilet rond qu’ils appelaient un capot. Leurs chapeaux étaient faits des feuilles du latanier et étaient aussi l’ouvrage des femmes.

Quant à celles-ci, elles montraient un peu plus de coquetterie que leurs