nèrent pour aller se mêler aux rangs des vieillards ; mais ce cri de leurs entrailles avait été prévu et ils trouvèrent derrière eux une barrière de soldats qu’ils ne purent enfoncer et devant laquelle ils s’arrêtèrent, protestant toujours avec la même fermeté.
« Butler cria à ses hommes de marcher sur eux et de les pousser à la pointe de leurs armes. Ces misérables n’attendaient qu’un ordre semblable pour satisfaire leur cruauté. Ils s’élancèrent donc dirigeant des faisceaux de bayonnettes vers ces poitrines trop pleines d’amour, contre ces bras levés vers le ciel, contre ces malheureux désarmés et qui ne demandaient qu’un embrassement paternel. Le sang de ces enfants (il y en avait parmi eux qui avaient à peine achevé leur dixième année) coula devant leurs mères, devant leurs vieux parents qui leur tendaient aussi les bras, mais qui, voyant pourquoi on les blessait les prièrent de s’en aller sans eux.
— « Partez enfants ! cria le père Landry, Dieu veillera sur nous !
« Le pauvre vieillard avait six fils,