Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/3

Cette page a été validée par deux contributeurs.

POUPONNE ET BALTHAZAR.

Séparateur


I.

Puisse cette petite histoire procurer à mes lecteurs le plaisir qu’elle m’a causé autrefois, lorsque, assise sur les genoux de ma grand’mère, je l’écoutais avec attention, les regards fixés sur ses yeux bleus si doux, si intelligents et toujours étincelants de tendresse, lorsqu’ils s’attachaient sur les enfants de sa fille. La chère paralytique tenait ce récit de sa mère, car à cette époque lointaine, elle n’était pas encore née. Je ne vous dirai que peu de chose des événements politiques qui ont forcé les Acadiens à abandonner leur patrie et leurs pénates pour venir s’établir dans un pays si éloigné du leur. Plus tard je vous en parlerai plus longuement, en vous racontant les aventures de Louis Comeau, de ce jeune héros, de ce noble chef qui, au prix de toute sa fortune, de dangers extraordinaires, de fati-