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XXIII.

Il y eut après la cérémonie une petite scène assez amusante : la loi réclame trois témoins à tout mariage, et après avoir présenté son registre aux mariés et les avoir vus y mettre leur signature, le père Jacques demanda à haute voix s’il se trouvait dans l’église trois personnes du sexe masculin, sachant écrire, qui voulussent bien servir de témoins aux nouveaux mariés. Monsieur Bossier et Périchon se présentèrent ; mais hélas ! pas un seul individu, dans toute cette foule, ne savait signer son nom, et le bon curé devinait qu’il serait obligé de se contenter de deux témoins, quand Tit Toine, revêtu de ses habits d’enfant de chœur, tira le père Jacques par la manche de son surplis en disant :

— Missié l’curé, j’savons signer mon nom, vous m’avez montré vous même… est-ce que j’peux pas faire comme les hommes, le jour d’la noce à ma sœur, et mettre ma pataraffe sus le registre comme Périchon et l’gros missié ?

— Mais certainement, répondit le père Jacques en souriant à son enfant