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essayaient d’attraper autant de poissons qu’il était en leur pouvoir.

Pouponne n’avait ni mère ni sœurs qui pussent s’occuper des préparatifs de son mariage : aussi, envoya-t-elle chercher Zozo et Titine Labauve et mit tout entre leurs mains. Ces deux là s’adjoignirent une douzaine d’amis et tout promettait d’aller comme sur des roulettes. La veille du mariage, ou put voir sortir de l’habitation Bossier un grand chariot rempli de provisions de toutes sortes et contenant cinq cuisinières et une douzaine de marmitons ; il se dirigeait vers la salle du festin où Zozo et Titine commandaient en reines.

— Je veux aller à tes noces, chère petite, avait dit Charlotte à son amie.

— Non, non, avait répondu cette dernière, ce n’est pas votre place, Charlotte. Venez à l’église, je veux que vous soyez témoin de mon bonheur ; mais une noce de Cadiens n’est pas faite pour vous ; vous gêneriez les convives et… ils pourraient bien vous faire rougir. Moi-même… je sens que c’est mal à moi de le dire car je montre mon orgueil, ce sera la première et la dernière noce cadienne à