la Petite-Cadie, hommes, femmes et enfants y assistassent ; et il avait de plus déclaré qu’un grand bal, suivi d’un festin mirobolant devrait couronner les noces de ses enfants. Aussi Balthazar, pour se conformer aux volontés de son père, avait loué les deux chambres en question : dans l’une devait être dressé le diner, dans l’autre on danserait.
Et toutes les Acadiennes du Campement qui adoraient Pouponne, voulurent contribuer au repas de noces. L’une envoyait un dindon bien gras, une autre une paire de canards, des œufs, d’autres encore une oie, des poulets, un cochon de lait, et l’on pouvait voir toutes ces ménagères, les mains dans la pâte et dans la melasse, préparer des gâteaux et des piles énormes de tac-tac (petit maïs mêlé à la melasse) pour ce diner qui menaçait d’atteindre des proportions formidables. Les jeunes gens étaient tous partis pour la chasse : ne fallait-il pas du gibier de toute espèce au diner de noces de Pouponne ! Et, sur le bord du fleuve, les enfants et quelques vieillards, une ligne à la main,