Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 163 —

mère a été assassinée par les Anglais. Et lui, le lâche ! à vingt quatre ans, au lieu de combattre, au lieu de mourir, il s’est fait Anglais ! Ah ! je le répète, c’est impossible… Vous mentez, vous qui osez me dire que mon fils, que Balthazar Landry s’est déshonoré.

XX.

Balthazar était pâle comme un mort, il vint s’agenouiller près du lit du mourant.

— Mon père, dit-il, écoutez-moi : ne me condamnez pas avant de m’avoir entendu… si j’ai eu l’air de vous abandonner, vous et Pouponne au moment du danger, c’était pour obéir à vos ordres… Hélas ! hélas ! quand je suis revenu, vous étiez partis et je ne pouvais plus rien pour vous deux. C’est alors que je résolus de consacrer à ma patrie la vie que les Anglais avaient épargnée. J’ai combattu pendant deux années sous le drapeau français, sans salaire et presque sans nourriture, le premier dans tous les dangers, restant fidèle au drapeau de la France jusqu’au moment où entouré