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teux qu’aucun des soldats y montât pendant la nuit.

« Périchon se chargea du corps de sa mère, je le suivis avec les deux pelles et au bout d’une demi heure, la mère Thériot dormait entre son mari et ses enfants.

— Merci Balthazar ! dit Pouponne d’une voix étouffée par les sanglots.

Il se pencha vers elle et couvrit de baisers ce visage désolé, à demi caché sur son épaule.

Une seule chose nous restait à faire continua le jeune soldat, rejoindre l’armée du général Lévis. Heureusement que nous avions de l’argent et nous réussîmes sans trop de difficultés. Nous fûmes tous les deux incorporés dans le régiment de monsieur Boishébert.

— Oh ! Balthazar ! dit Pouponne avec une grace suppliante, raconte à notre père ce que tu as fait à l’armée. …Pauvre cher vieux ! il est persuadé que son fils a dû accomplir des actions courageuses, de hauts faits d’armes… et moi… ah ! je pense un peu comme lui ! Parle, parle, il sera si heureux de t’entendre !… ça va le guérir, le rajeunir !