Nouvelle-Orléans, elle aperçut les petits soldats qui arrivaient et se mit à écouter la voix de son fils qui donnait des ordres militaires.
— Halte ! s’écria-t-il en faisant force aux soldats et en élevant au-dessus de sa tête le sabre de bois qu’il venait de tirer de sa ceinture. Il continua :
— À droite ! Alignement ! Eh ! Qu’est-ce que vous faites donc imbéciles ? Vous allez à gauche quand je dis à droite !
— Voilà ! voilà tit maitre ! s’écrient à la fois la bande de négrillons.
— Hé ! non ! butors ! je vous dis alignement et vous vous mettez tous pêle-mêle comme un troupeau de moutons ! Voyons, bande d’imbéciles, recommençons. Ça ne vaut rien de tout… Attention ! une, deux ! une, deux ! je commande… écoutez…Lieutenant, veillez sur vos hommes ! Une deux ; stable ! Front ! alignement ! Ah ! ça dis donc Bob… pour un lieutenant est-ce que tu le fais exprès ?
— Mais non ! tit maitre.
— Tu ne veux pas m’obéir ?
— Oh ! si fait ! si fait ! maitre Gustave.
— Moi, je dis que non !
— Mais maitre, j’comprends pas tout ça moi…
— Ah ! tu ne comprends pas ! eh bien attrape ça pour te montrer. »
Et un vigoureux coup de pied fut lancé en pleine poitrine au petit lieutenant qui se mit à crier : « Oh ! Là ! Là ! — Ah ! tu pleures… j’vas te consoler, moi ! »
Et un double soufflet tomba sur les joues noires du négrillon.
« Oh ! lo ! là ! lo ! lo ! lo !
— Encore ! eh bien attends ! »
Et une correction d’un autre genre recommençait.
Les petits nègres épouvantés de la volée que recevait