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baisers les mains de cette chère mère.

« Pardon, maman, pardon, s’écria-t-il ; je t’avais promis d’être obéissant, de ne plus battre mes camarades et d’être bon pour nos esclaves et je n’ai tenu aucune de ces promesses. Mais le bon Dieu m’a bien puni. J’ai été sans pitié pour mes camarades, pour les petits esclaves que j’aurais dû protéger… et à leur tour, ils ont été sans pitié pour moi. Sans ma méchanceté, ils m’auraient secouru quand je les ai appelés car je les ai bien reconnus !… mais s’ils ne m’ont pas pardonné, moi je leur pardonne ! Oh ! maman, comme j’ai souffert pendant la nuit passée… comme j’ai pensé à toi, à tes inquiétudes ! Comme j’ai eu peur au milieu des ténèbres qui m’entouraient… je croyais entendre la voix des bêtes féroces… je croyais sentir les serpents sur ma peau… il me semblait voir s’approcher le crocodile qui allait m’emporter dans le bayou… Mais j’ai prié… et j’ai promis au bon Dieu que je ne serais plus méchant. Ah ! chère maman, je suis bien corrigé à présent, je te le jure… j’ai trop souffert cette nuit en pensant à toi. »

Pour toute réponse, madame Delavaine pressa tendrement son fils sur son cœur.

Gustave, cette fois a tenu parole : il a quatorze ans aujourd’hui ; c’est un garçon accompli, doux, affable, et d’une humeur toujours égale. Tous les enfants de son âge le recherchent ; il est pour eux d’une complaisance extrême. Son aimable caractère ne se dément jamais. Bob est devenu son domestique de confiance.

Fin.