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Malotru y sauta après eux.

« C’est moi qui suis amiral, c’est moi qui va conduire, dit Gustave, n’ayez pas peur, vous autres. »

Il détacha la corde, saisit les rames, gagne le large : et dans un instant, ils furent bien loin.

Bob assis dans le fond du bateau ne disait rien, mais Adam pleurait en répétant : « Je veux retourner près de maman. »

Et Gustave qui n’était pas trop rassuré lui-même, lui faisait des gros yeux et le menaçait de le fouetter s’il ne se taisait pas.

Gustave manœuvrait avec l’intention de traverser le bayou et d’aller aborder à l’autre rive qu’on lui avait dit être couverte de mares. Il était sur le point d’atteindre son but, lorsque l’esquif heurta contra un chicot qui était à fleur d’eau et chavira.

Aussitôt Malotru saisit Adam par sa blouse, retraverse le bayou à la nage et se met à courir vers la basse-cour. Il n’a pas lâché l’enfant. Traverser le bayou pour Bob était jeu d’enfant ; aussi, au lieu de descendre à l’autre rive qui était tout près d’eux, il s’élance à la suite de Malotru et met pied à terre presque en même temps que lui.

Quant à Gustave, fort heureusement pour lui qu’ils étaient presque rendus à l’autre rive quand le bateau chavira ; il put donc se relever sur ses pieds et monter le rivage. Mais ceci n’était pas le plus difficile, ce qu’il voudrait, maintenant, c’était de retraverser le bayou pour pouvoir retourner chez lui.

Alors il appela Malotru à son aide. L’animal qui avait reçu de Gustave plus de coups que de caresses, ne tourna même pas la tête de son côté et continua à s’enfuir tenant toujours Adam dans sa gueule, et suivi ou plutôt précédé de Bob.

Celui-ci, à demi mort de frayeur, craignant d’être fouetté par sa mère qui lui avait défendu