Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/79

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dict Picus Mirandula) couurant soubs vn beau voile vne extreme impieté, and par le moyen des herbes, des animaux, des metaux, des hymnes, des caracteres and sacrifices, attirer les Anges, and petits Dieux, and par ceux-cy le grand Dieu Createur de toutes choses: pour obuier, dy-ie, à ceste impieté, Dieu semble auoir defendu bien expressement, qu on ne feist point de degrez, pour monter3 à son autel, ains qu'on vint droict à luy: ce que les Platoniques n'ayant pas bien entendu, ont voulu par le moyen des Dæmons inferieurs, and demy-Dieux attirer les Dieux superieurs, pour attirer en fin le Dieu Souuerain. Nous dirons donc que les Platoniques, and autres Payens, qui par vne simplicité de conscience, and par ignorance adoroient, and prioient Iupiter, Saturnus, Mars, Apollo, Diane, Venus, Mercure, and autres demy-Dieux, viuans sainctement, prians, and ieusnans, and saisans tous actes de iustice, de charité, and de pieté, ont bien esté idolatres, mais non pas Sorciers, ny ceux qui sont en pareil erreur, encores qu'ils s'efforçassent de sçauoir les choses futures par moyens Diaboliques, attendu qu'ils pensoient faire chose aggreable à Dieu. C'est pourquoy nous auõs mis le mot, Sciemment, en la definition du Sorcier. Mais celuy qui a cognoissance de la loy de Dieu, and qui sçait, que toutes ses Diuinations Diaboliques sont defendues, and qui en vse pour paruenir à quelque chose, cestuy-là est Sorcier. On void donc que la plus certaine marque pour iuger la difference des bons and malins esprits, de la pieté and impieté, and de voir si on s'addresse aux Creatures au lieu du Createur, pour -notes- 3Exodi 20. Book 1 - Chapter 4 Page 94