Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/58

Cette page n’a pas encore été corrigée

en vie, qu'il y auoit vn esprit qui luy assistoit assiduelleme (02) t, and cómença àle cognoistre ay ant enuiron trente sept ans, combien que le personnage me disoit, qu'il auoit opinion que toute sa vie l'esprit l'auoit accompagné par les songes precedens, and visions qu'il auoit eu de se garder des vices, and incõuenie (02) s: and toutesfois il ne l'auoit iamais apperceu sensiblement, comme il feist depuis l'aage de trente-sept ans: ce qui luy aduint, comme il dict, ayant vn an auparauant continué de prier Dieu de tout son c ur soir and matin, à ce qu'il luy pleust enuoyer son bon Ange, pour le guider en toutes ses actions, and apres and deuant la priere il employoit quelque temps à cõtempler les uures de Dieu, se tenant quelquesfois deux ou trois heures tout seul assis à mediter and contempler, and chercher en son esprit, and à lire la Bible, pour trouuer laquelle de toutes les religions debatues de tous costez estoit la vraye, and disoit souuent ces vers, Enseigne moy comme il faut faire, Pour bien ta volonté parfaire, Car tu es mon vray Dieu entier, Fais que ton esprit debonnaire Me guide, and meine au droict sentier. Blasmant ceux-là, qui prient Dieu qu'il les entretienne en leur opinion, and continuant ceste priere, and lisant les sainctes Escritures, il trouua en Philon Hebrieu au liure des sacrifices, que le plus grand and plus agreable sacrifice, que l'homme de bien, and entier peut faire à Dieu, c'est de soymesme, estant purifié par luy. Il suyuit ce conseil, offrant à Dieu son ame. Depuis il commença, Page 73