Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/564

Cette page n’a pas encore été corrigée

capitale contre eux decernee, ne faict aucune me (02) tion ny de la mort, du bestial, ny des hommes, ny des malefices iettez sur les fruicts, (qui sont les moindres meschancetez que facent les Sorciers) ains de ceux qui fascinent, ou charment les yeux, ou qui demandent aduis aux morts, ou autres choses semblables que nous auons cy dessus interpretees. Car d'autant que ceux qui font ces tours estranges, and cõtre nature, faisans rire vn chacun, les uures des Iuges s'amolissent, and chacun pense qu'il n'y ait point de mal. Il y auoit vn grãd personnage d'authorité qui fut accusé apres sa mort, d'auoir esté au nombre des Sorciers, qui auoit accoustumé de tourner la seuerité de Iustice en risee, pour faire euader les Sorciers. C'est la façõ de Sathan de faire rire, pour adoucir le combled'impieté: ainsi font les Sorciers par leurs charmes, and pour dix sorcelleries, ils fõt couler vn trait de souplesse, à fin qu'on pense que tout ce qu'ils font est par souplesse. Pour ceste cause, Dieu a expresseme (02) t articulé, que ceux qui esbouysse (02) t, ou fascine (02) t les yeux, soie (02) t mis à mort: encores il est dit qu'on ne les souffre viure, à fin, dit Philon9 Hebrieux, que soudain ils soient executees à mort le iour mesmes: and dit qu'il se pratiquoit ainsi. En quoy il appert assez qu'on ne s'arrestoit pas à l'inquisition des autres malefices des Sorciers, à fin que la difficulté de la preu ue ne retardast le supplice. Or Wier pour aneantir les loix faites cõtre les Sorciers, and reuoquer en doute toutes les histoires, s'amuse à refuter l'opiniõ de ceux qui croyent les Lycanthropes, disans que tout cela n'est qu'illusion. Ce n'est pas respondre à la loy de Dieu, qui -notes- 9in li.de specialib. legib. Page 579