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est sans doute qu'elles peuuent estre en mesme temps pour diuers respets, comme celuy qui iette quelqu'vn par terre, qui au mesme instant fait tomber son voisin. Quant à l'autre argument, par lequel Wieriusveut conclure (comme il a resolu par tout) que les Sorcieres ne meritent point de peine, puisque Sathan les met en besongne: il n'est pas seulement plein de Sophisterie, ains aussi d'impieté. Car si c'est argument auoit lieu, toutes les plus grandes impietez des hommes demeuroient impunies, d'autant que les hommes ores qu'ils soyent quelquesfois poussez de vengeance à tuer and frapper en se reuengeãt, ou de forcer la pudicité d'autruy par vne cupidité brutale, si est-ce que les grandes meschancetez ne sortent pas de ceste boutique, ains l'assassinat de guet à pend (comme sont tous les homicides, and venefices des Sorciers,) les meurtres des enfans, les parricides, and autres meschancetez semblables qui font ceux qui ne sont pas Sorciers, sont aussi conduictes par Sathan qui seroient aussi impunies: Brief si la Sophisterie de Wier, and de ses beaux Docteurs, desquels il a tiré ces argumens, auoit lieu, les voleurs, and brigans auroient tousiours leurs recours de garentie contre les Diables, sur lequel les officiers de iustice n'ont ny iurisdiction ny main mise. Et par mesme moyen il faudroit rayer and bifer toutes les loix diuines and humaines, touchant la peine des forfaicts: duquel argument vsoit vn Academicien contre Possidonius Stoicien, pour monstrer l'absurdité ineuitable, de la necessité fatale, qu'ils posoient que tout se faisoit par necessité. Veu la maxime4 des iurisconsultes -notes- 4in l. si stup. de adult.ff.cu (05) simiul. Page 569

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