Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/550

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qu'elle fut bruslee, les persecutions des passans, qui estoie (02) t battus outrageuseme (02) t par vne main qu'on voyoit, and rien autre chose, cesserent: qui mõstre assez que c'estoit la cause principale de telles persecutions, puis que les effects cesserent: soudain, estant ceste cause la ostee, and que la Maxime generale en toutes scie (02) ces dit, que la cause3 cessant, les effets cessent. Tout ainsi qu'on eust peú dire au contraire, que ce n'eust pas esté la cause4, si les persecutions eussent continué. Et toutesfois il est bien certain que les Iuges ne firent pas le procez à Sathan, mais ils diminuerent d'autant sa force, and sa puissance, luy ostant ceste Sorciere-là, qui luy prestoit la main, qui le prioit, qui l'adoroit, qui luy aydoit à ses desseins. I'ay parlé cy deuant d'vne Sorciere de Bieure, qui fut bruslee pres de ceste ville de Laon, M. D. LVI. Elle rendoit les personnes estropiats, and cõtrefaits d'vne façon estrange, and faisoit mourir hommes, bestes, and fruicts. Si tost qu'elle fut bruslee, tout cela cessa, cõme I'ay sçeu du Iuge qui luy a fait son procez: lequel m'a dit encorcs qu'elle auoit menassé vne femme qu'elle n'allecteroit iamais, ce qui aduint, car son laict feicha soudain. Et combien qu'elle eust eu plusieurs enfans, toutesfois son laict tarissoit tousiours. Soudain que la Sorciere fut bruslee son laict retourna en grande abõdance: Sathan toutesfois n'estoit pas mort auecla Sorciere. I'ay sçeu d'vn Gentil homme d'honneur, que sa tante auoit empesché la femme d'iceluy d'auoir enfãs, comme elle confessa en mourãt, pour faire tomber la successiõ à ses enfans. Si rost qu'elle fut morte, la niepce fut enceinte, qui est accouchee depuis sa mort, and -notes- 3l. Adigere §. Quanis de iure patron ff. 4l cõ.linonis pupillus, prin. de condit. and dem. ff. l. penult ex quib. caus.maior.ff. Page 565