Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/549

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des Sorciers, and par vne iuste permission de Dieu, qui se vange de ses ennemis, par ses ennemis. Aussi les Sorciers meritent mille fois plus de supplices, pour auoir renoncé Dieu, and adoré Sathã, que s'ils auoient en effect meurtry de leurs mains leurs peres, and meres, and mis le feu aux bleds. Car ces offenses sont contre les hommes, comme dit Samuel: Mais celle-là est directement contre la Majesté sacree de Dicu. A plus forte raison, si Dieu directement est offensé, and puis les hommes tuez, and les fruicts gastez par les Sorcelleries de telles gens: c'est pour quoy la Loy des douze tables punissoit ceux qui auoient enchãté les fruits, dequoy Wier se mocque, aussi bien qu'il calomnie la Loy de Dieu. Mais on luy peut respondre que sa vacation est de iuger de la couleur, and hypostase des vrines, and autres choses se (02) blables, and non pas toucher aux choses sacrees, ny attenter aux loix diuines and humaines. Car combien que Wier confesse que cesoit Sathan, si ne peut-il nier, qu'il ne soit incité, poussé, attiré, aydé par les Sorciers, and les Sorcieres par Sathá, à commertre les meschancetez qui se font, tout ainsi qu'on peut dire à bon droit que les prieres ardentes d'vn Moyse, d'vn Helie, d'vn Samuel, and autres saincts personnages ont sauué les peuples. Puis qu'on voit que Dieu inclinant à leurs prieres, a retiré sa main, and appaisé son ire: Aussi peut-on dire, que les Sorciers parleurs prieres, and sacrifices abhominables sont en partie cause des calamitez qu'on void. Et mesme Wier confesso2, escriuãt de la Sorciete fameuse de fon pays de Cleues, aupres du bour. El ten, nommee Sybille Duiscops, que si tost -notes- 2lib. 6.c.15. de Præstigin. Page 564