Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/537

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en principes indubitables, cest à sçauoir qu'il n'y a qu'vne substance infinie qui est Dieu, car s'il y auoit plusieurs infinis l'vn neseroit pas compris par l'autre, and par conseque (02) t ne seroit pas infinie. Or la substance ne peut estre finie que par extremitez des superfices qui ne conuiennent sinõ au corps. Mais la plus commune opiniõ des Theologie (02) s, and mesine de Iean Damascene, Gregoire Nazianzene, Thomas d'Aquin, and du Maistre de sentences, est que les Demõs sont de mesme nature que les Anges qu'ils disent estre formes pures and simples,3 and neantmoins ils s'accordent aussi en ce point que les bons and malins esprits se forment en corps visible, quand il est besoin pour effectuer ce qu'ils veulent corporellement. Toute la saincte efcriture est pleine d'exemples, cõme l'apparition d'Abraham, de Iacob, de Moyse, d'Helie, de Manoha, d'Abacuch, de Thobie, and infinis autres, and les liures de Iamblique de mysteriis Ægyptiorum, de Plutarque, de Procle, de Porphyre, and de Plotin, mesme celle d'Olaus le Grand, qui escrit qu'il n'y à rie (02) plus frequent en toutes les regions septentrionales, que de voir des esprits en figure humaine, qui touchent en la main (voila cõme il escrit) and puis s'euanouissent.G1 Toutesfois posons le cas que les Demons n'ayent ny concretion en soy, and qu'ils ne prennent corps quelconques, ains que sont natures pures and simples, du tout separees, comme Aristote a patlé des Anges, ou intelligences, si est-ce que Wier ne peut nier qu'il ne soit vn vray calomniareur d'vfer de c'est argument, pout monstrer qu'il n'y à point de paction, ny de conuention -notes- 3l.3. Seutru. G14. in libro. [Greek omitted] Page 552