Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/511

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pres ceste ville de Laon fust bruslee, les mortalitez d'hommes and bestes, qui aduenoient par les venefices cessere (02) t. Encores est-il à noter, ce que i'ay appris de M. Adam Martin, qui luy a fait son procés: c'est qu'elle menassa vne femme qu'elle n'alaiteroit iamais enfant, soudain son laict seicha: and combien qu'elle eust depuis plusieurs enfans, fi est-ce que son laict tarissoit tousiours: mais son laict retourna aussi tost que la Sorciere fut executee, and fut bruslee toute vifue par vn iuste iugement de Dieu, contre l'aduis des Iuges, qui auoient ordonné qu'elle fust estranglee. Et me souuie (02) c auoir leu au liure intitulé Malleus maleficarum, que la peste ne cessa point en vn bourg d'Allemaigne au pays de Constance, iusques à ce qu'on eust deterré vne Sorciere, and redigé son corps en cendres. Comme en cas pareil il y eut vne femme au village de Verigny, pres de Concy, laquelle fut attainte and accusee de plusieurs malefices: and pour la difficulté de la preuue relachee: de puis i'ay sçeu des habitans qu'il estoit mort vne infinité de bestial, and de personnes. Elle mourut au mois d'Auril, M. D. LXXIX. depuis sa mort tous les habitans de Verigny, and le bestial sont en repos, and ne se meure (02) t plus, comme de coustume. Qui est bien pour monstrer que la cause principale cessant, les effects cessent, encores que Dieu face tomber les afflictions sur ceux qu'il luy plaist. Page 526