Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/491

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au mesme instãt que le ministre pronõce les Sainctes paroles and qu'vn chacun doit estre ententif à Dieu, celuy qui noue, vient entre-mefler des paroles and misteres diaboliques, qui est vne impieté detestable. En cinquiesme lieu il est cause des adulteres and paillardises qui s'en ensuyent. Car ceux qui sont liez bruslans de cupidité, l'vn aupres de l'autre, vont adulterer. En sixiesme lieu, il en aduient aussi plusieurs meurtres commis en la personne de ceux qu'on soupçonne auoir faict, qui bien souuent n'y ont pas pensé. Voy la donc cinq ou six crimes qui se commettent en nouant les personnes, lesquels i'ay remar quez, à sin que les iuges qui font prendre les coupeurs de bourses, ne laissent pas ceste meschanceté capitale impunie: comme fist vn iuge de Niort, lequel mit en prison vne femme, qui par tel moyen auoit empesché sa voisineau fait de matiage contracté sur la requeste and dilation de ceux, qui se trouuoient empeschez, la menaçant, qu'elle ne sortiroit iamais, qu'elle n'eust osté l'e (02) pescheme (02) t. Trois iours appres elle fist dire aux nouueaux mariez, qu'ils couchassent ense (02) ble se trouuãsdesliez. llsen aduertire (02) t le iuge, qui lascha la prisonniete sans autre peine, par ce que plusieurs and iusques aux enfans en font mestier. Il est donc besoin puis que ce crime pullule, and qui sõt les commencemens and fondemens des Sorciers, de proceder par peines capitales contre ce crime, qui est directement contre la loy de Dieu and de nature. Et si quelqu'vn est surpris voulãt lier les personnes, ou qu'il soit verifié qu'il a faict la liaison, qui n'a point forty effect: (Car ceux qui ont la crainte de Dieu, ne peuuent Page 506