Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/479

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col d'herbes and autres c hoses, pour guerir des fieures, qui est chose deffendue par la loy de Dieu, quand il abhomine les manieres de faire des Amorrheãs and Chananeans: entre lesquelles Moyse Maymon met telles ligatures, que sainct Augustin códamne aussi, comme nous auons dict cy dessus. Ce iugement de l'Empereur Caracalla doit estre misdeuãt les ieux de ceux qui abu sent de la loy de Dieu, pardõnant les execrables meschancetez des Sorciers qui cause tous les maux que nous souffrõs. Toutesfois ie suis d'aduis que ceux qui les baillent, and non pas ceux qui les prennent par ignorance, soient poursuiuis en iustice. Car ce sont les principes d'ido latrie and de Sorcellerie: Ce qui seruira d'exemple pour monstrer en premier lieu que les Sorciers qui ont pactiõ expresse auec Sathan, meritét la mort. Et d'autãt que le crime est plus detestable, la peine doit estre plus rigoureuse. C'est à sçauoir, de lapidation, où la peine est vsitee: ou bie (02) du feu, qui est la peine ordinaire obseruée d'ancienneté en toute la Chrestienté. En Flandres, and en plusieurs lieux d'Allemaigne ont iette les femmes condamnees en l'eau: mais il c'est trouué que les Sorcieres iettees en l'eau pieds and poincts liez ne se peuuent noyer, si par force on ne leur met la teste en l'eau, commenous auons dict cy dessus: Et si auec le crime de Sorcellerie on verifie, soit par confession, ou par tesmoings, ou par euidence de faict, que la Sorciere ait faict mourir quelqu'vn, le crime est encores plus grand, and mesmes si c'est vn enfant. Et encores qu'il aduienne que le Sort ietté par la Sorciere pour faire mourir son ennemy, en ait faict Page 494