Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/466

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de crapaux nourris en pots, ou autre lieu secret, and neantmoins que le Sorcier n'ayt menacé personne. Ie dits que telle presomption violente ne suffira pas à la condemnation de mort: Mais bien à d'autres peines. Disons donc de la peine des Sorciers qui doibt estre aggrauee, ou moderee pour la grandeur de la preuue, and des forfaicts. De la peine que meritent les Sorciers. CHAP. V. Il y a deux moyens par lesquels les Republiques sont maintenuës en leur estat and grandeur, le loyer and la peine: l'vn pour les bons, l'autre pour les mauuais: and s'il y a faute à la distribution de ces deux poincts, il ne faut rien esperer que la ruine ineuitable des Republiques, non pas qu'il soit necessaire que tous les forfaicts soyent punis: Car les Iuges ne suffiroient à les iuger, ny les bourreaux à executer: aussi n'aduient il pas que de dix crimes il y en ayt vn puny par les Iuges: and ordinairement on ne void que des belistres condamnez. Ceux qui ont des amis, ou de l'argent, eschappent le plus souuent la main des hommes. Vray est que leurs amis, ny leurs biens ne les garentiront pas de la main de Dieu. Mais ceux là s'abusent bien fort, qui pensent que les peines ne sont establies que pour chastier le forfait. Ie tiens que c'est le moindre fruict qui en reüssit à la Republique. Car le plus grand and principal est pour appaiser l'ire de Dieu, mesmement si le forfaict est directement contre la majesté de Dieu comme cestuy-cy. Aussi void on Page 481