Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/455

Cette page n’a pas encore été corrigée

il faut que le bruit ayt commencé par gens dignes de foy, and non pas des ennemis.3 Ceste limitatiõ me semble necessaire pour oster occasion aux meschans de calomnier les gens de bien and n'est pas necessaire que le bruit commun soit de la pluspart du peuple, comme quelques vns4 ont voulu. Car si la ville est grande il suffit bien que le bruit soit de tous les voisins qui sçauent mieux la vie de leurs voisins, que les autres plus estoignez. Et par ainsi il suffira de vingt personnes autant que font deux tourbes pour prouuer le bruict commun. Et si on dit qu'il ne faut s'arrester à la voix d'vn peuple, qui est reputee vaine5 cela est bien vray quand on peut iuger le contraire sensiblement ou par discours fondé en raison. Mais quand il est question des Sorciers, le bruict commun est presque infallible6, mesmement s'il y a apparence, ce que les Docteurs 7 appellent legitimam famam. Et à plus forte raison si outre le bruit commun il-y-a des indices, comme si la Sorciere: quand on la prent dit, Ie suis morte, ou bien, ne me faites point mourir, ie diray là verité. Car c'est alors qu'elle sent en son esprit vn changement notable, comme fist vne Sorciere, de laquelle le procez m'a esté apporté par le Bailly de Tenailles. Car c'est vn tres-certain signe de meffait quand la personne se cõdamne deuãt qu'on l'accuse: cõme fist vn parricide, lequel ayant tué son pere, and voyãt vn nid -notes- 3Canonistæ si limitant in ca. qualiter and qu n lo,de accusatio.Barto. in l. de minore. §. tormenta de quæstionib.Alexand.ibi in addit.Saliect.in l.ea quidem, de accusat. C. Textus in c. iuuentute extra de purg. Canonic.Decius consil.37.in causa,col.6.nn.9. and 10. and 133.viso proces. consil.supi4.glos.in l.3.§.eiusdem,de test.qua Bart. vtitur in l. de minore. §. plurium de quæst. 5In l. decurionsun de p nis. 6Panorm. and Felin,in c. veniens.1.de test.Parsi. consil. 154.lib.4.nu. 12. vsque ad 18. 7Bald. in l.diffamari, de ingenuis manumis. C. and in c. veritatis de iureinrando, and in l. proprietatis, fine, ne probationib. C. Page 470