Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/425

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moins abusee que la veuë, qui s'abuse souuent. C'est aussi vn faict euident si la Sorciere en vn instãt se trouue absente de son lict, and de sa maison, les huis fermez, s'estant couchee le soir mesme au lict, and qu'apres elle se trouue en son lit, cõme nous en auons mõstré assez d'exemples cy deuant en tous ces cas, and autres semblables de faicts euidents, apparoissans aux Iuges, ils peuuent asseoir iugement de condemnation, selon la diuersité des faits comme nous dirons cy apres. Or que la Sorciere ne voulust rie (02) cõfesser, à plus forte raison si auec le fait euident, la confession du Sorcier est concurrente, and encores plus s'il y-a tesmoins sans reproche. C'est aussi vne preuue euidente and trescertaine, sile Sorcier fascine ou esbouit les yeux, ou charme de pa roles, ce que la loy de Dieu a bien expressement remarqué quand elle dit, Celle qui esbouist les yeux, soit mis à mort, vsant du propre terme Hebrieu Mescaphat. Car la loy de Dieu2 a determiné ceste preuue comme trescertaine and sussisante pour conuaincre le Sorcier d'auoir paction expresse auec Sathan, and par mesme moyen celuy qui charme les hommes, ou les bestes, ou les fruicts comme celuy qui monte en l'air, qui fait parler vn chien, qui couppe les mebres, and fait sortir le sang, and puis r'assemble les membres, c'est vne preuue cuidente and trescertaine qu'il est Sorcier. Et pour ceste cause les Sorciers sont appellez fascinateurs, and les Sorcieres en Auuergne s'appellent fascinaires, qui faschinent, ou charme (02) t les yeux, and font voir choses contre le cours ordinaire de nature: car combie (02) que Pomponianus -notes- 2Exod. c. 226. Page 440