Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/309

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plus meschant, que d'appeller Dieu pour faire vn sortilege, ce que les Sorciers ne font iamais, sinon en le conioignant auec ses creatures, ou bien en l'inuoquant pour faire vne meschanceté, ou comme quelques Poëtes qui en font vne interiection en choses vilaines, qui est vn blaspheme contre le nom de Dieu. Voyla en general le moyen d'obuier aux sorcelleries, mais en particulier chacun doibt instruire sa famille à prier Dieu matin and soir, benir, rendre graces à Dieu deuant and apres le repas: and donner pour le moins vne ou deux heures en vn iour de la sepmaine, à faire lire la Bible par le chef de famille, en la presence de toute la famille, comme il est commandé par la loy de Dieu. La coustume ancienne de nos Roys, and qui fut mieux pratiquee que iamais par S. Loys en sa ieunesse tendre, estoit, que le Roy en sortant du lict, s'agenouilloit, requerant pardon de ses pechez, and remerciant Dieu de l'auoir gardé la nuict, and le priant de luy continuer sa saincte garde: cela faict, on lisoit la Bible, ou quelque sainct liure, pendant que le Roy s'abilloit. Cela estoit d'vne merueilleuse conseque (02) ce à toute la Republique en general, and à chacune famille en particulier de faire le semblable. Car le peuple suyura tousiours l'humeur de son Prince, iusques aux plus detestables pariures, and blasphemes: cõme il y auoit vn Prince quoy qu'il fustau reste debonnaire qui n'auoit que le Diable en tous les discours qu'il faisoit, qui est vn blaspheme detestable d'appeller, and de iurer le Diable, comme plusieurs font: and quelques-fois le Diable les emporte, estans encores pleins de vie, ainsi qu'il fist l'an mil cinq ce (02) s cinquáte Page 324

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