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qu'on passe par souffrance, and vne doctrine de quelques Sorciers de ce pays là, qui ont enseigné ceste impieté au pauure peuple en chãtant quelques chansons, comme firent les prestres de Suesse au Royaume de Naples. Il y en a encores vne autre vsitee. and ordinaire en la ville de Pampelonne, au Royaume de Nauarre, quand on veut auoir de la pluye, on prend l'image sainct Pierre, qu'on porte sur le bord de la riuiere, auec Cantiques and louanges: puis on parle à l'image sainct Pierre, disant, ayde nous en ceste necessité, and demande à Dieu de la pluye, cela ce dit deux ou ou trois fois, and voyant que l'image ne respond rien, ils crient tout haur en disant qu'on le noye s'il n'obtient la pluye. Alors les plus riches disent, non non, il n'en fera pas ainsi: car il nous fera auoir de la pluye, comme vn bon pasteur. Et pour seureté il s'en trouue qui le cautionnent, qui ni faudrapas, and iamais il ne trompe l'esperance qu'on a de luy, dedãs 24. heures: ainsi qu'escrit Martin d'Arles docteur en Theologie au liure des superstitions qu'il blasme a bõne and iuste eause. Et ordinairement les Sorciers de ce pays là, inspirez du diable font ces meschãcetez quand ils voyont que les elemens sont disposez à la pluye. Quant au bostail, ordinairement les Sorcieres le font mourir en mettant sous le sueil de la porre quelques pouldres, nõ pas que ce soit la force des poudres, qui feroient plustost mourir les Soroieres, qui les portent sur elles, que non pas les animaux qui passent par dessus. Ioinct auffi que les Sorcieres les cachent tousiours vn pied sous terre, mais il n'y à rien que Sathan, qui en soit ministre: Page 301

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