Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/283

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ce que la Loy tient pour2 toutresolu. Et de fart au liure des cinq Inquisiteurs, il est dict, que l'an mil quatre cens octante and huict, il aduint au Diocese de Constance vn orage violent de Gresles, foudres, and tempestes, qui gasta les fruicts quatre lieuës d'este (02) due. Tous les paysans accusoient les Sorciers: on prist deux femmes, l'vne Anne de Mindelen, l'autre Agnés: estãt presentees à la question apres auoit denié, en fin confesserent separément qu'elles auoient esté aux champs en mesme iour auec vn peu d'eaue, and l'vne ne sçachant rien, de l'autre, auoient fait chacune vne fosse, and troublé l'eau dedans la fosse sur le midy, auec quelques paroles qu'il n'est besoin de sçauoir, inuocãt le diable, and cela fait, si tost qu'elles fure (02) t de retour en la maison, l'orage suruint: elles fure (02) t bruslees viues. Nous dirons par cy apres que les plus violents effects des malins esprits sont à minuict ou a midy. Il se peut faire que le Diable preuoyant la tempeste venir naturellement, les incita pour se faire craindre, and reuerer. Ce qui est ordinaire à Sathan preuoyant la peste, ou sterilité, ou mortalité de bestail, faire croire aux Sorciers que c'est par sa puislance qu'ils font venir, ou chassent la peste and la tem peste, and la famine, comme à la verité il se fait bien souuent, mais non pas tousiours. Le mesme Autheur escrit en vn autre procés, qu'il fist à vne Sorciere du pays de Constance, que voyant tous les habitans de son village aux nopces, and se resiouir à dans'er, despité qu'on ne l'auoit inuitce, se fist transporter par le diable en plein iour au veu des Bergers sur vne petite montaigne, qui estoit pres du village, and n'ayant poinct -notes- 2dl. 4. de Malef oC d. Page 298