Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/255

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Has herbas atque hæc ponto mihi lecta venena Ipse dedit Mæris, nascuntur plurima ponto. His ego sæpe lupum fieri, and se condere Syluis Mærim. Pline3 estonné que tous les Autheurs en estoient d'accord, escrit ainsi. Homines in lupos verti, rursumque restitui sibi salsum esse existimare debemus, aut credere omnia, quæ fabulosa sæculis comperimus. On void bien qu'il n'ose l'asseurer, craignant qu'on ne le croye pas. Car il allegue l'authorité d'Euantes, and des premiers autheurs entre tous les Grecs, qui dict qu'en Arcadie la lignee d'vn nommé Anthæus passe certain fleuue, and puis se tourne en forme de Loups, and quelque temps apres ils retournent passer le mesme fleuue, and reprennent la figure humaine. I'ay remarqué cy dessus qu'il ne faut qu'vne Sorciere, pour gaster toute vne famille: and Copus, qui a escrit les Olympioniques dict que Demenetus Parrhasien, apres auoir gousté du foye d'vn enfant qu'on sacrifioit à Iuppiter Lyceus, fut tourné en loup. Ce que Marc Varon le plus sçauant homme de tous les Grecs, and Latins, comme dict Ciceron, allegue, and tient aussi cela pour indubitable. L'histoire d'Olaus le grand parlant des peuples de Pilapie, Norbonie, Finclandie, Angermanie, qui sont encores Payens, and pleins de malins esprits, and de Sorciers, dict qu'ils changent ordinairement d'hommes en bestes, and qui en voudra voir vne infinité d'exemples, que ie laisse pour les trancher plus court, il ne faut que voir Olaus, Saxo, Grãmaticus, Fincel, and Guillaume de Brabant. Ie laisse la metamorphose d'Ouide par ce qu'il a entremeslé la verité de plusieurs fables, mais il n'est pas -notes- 3li.8.c. 22. Page 270