Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/215

Cette page n’a pas encore été corrigée

tost qu'il eut appellé Dieu en son ay de, toute la compagnie disparut, and luy se trouua seul tout nud, qui s'en retourna à Lyon, où il accusa la Sorciere, qui confessa, and fut condamnee à estre bruslee. Il en print autant n'a pas loug temps à vn gentilhomme pres de Melun, qui fut induict par son meusnier, and aussi par curiosité alla à la compagnie de Sorciers: and d'autant qu'il trembloit de peur, encores qu'il n'appellast poinct Dieu, si est ce que le Diable dist alors à haute voix: Qui à peur icy? Le gentilhomme voulant se retirer, toute la compagnie disparut. Depuis qu'il fut de retour, il voulut accuser le Sorcier, qui en fut aduerty, and s'enfuit: ce qui est dict touchant la peur, ce peut mieux entendre par le procez faict aux Sorcieres de Valery en Sauoye, où la fille confessa que son pere and sa mere la premiere fois qu'ils la menerent aux assemblees pour estre transportez soudain, ils luy baillerent vn baston pour mettre entre ses iambes en luy disant, que sur toutes choses elle n'eust aucune peur and soudain elle fut transportee auec ses Pere and mere.G1 Le procez est imprimé en la derniere impression du liure de Daneau, lequel procez est de l'an M.D.LXXIIII. comme nous dirons tantost. Il y en a qui portent quelque poille, ou autre vaisseau de cuyure, ou d'argent pour mieux solennizer la feste: à quoy se rapporte vn article au LXVII. chapitre des Loix Saliques, où il est dit, Si quis alterum hæreburgium clamauerit, hoc est strioportium, aut qui æneum portare dicitur, vbi stria concinant, and conuincere non poterit, soluat solidos LXII. and le mot de stria, and striges, signifie Sorcieres courant -notes- G1Daneau. Page 230