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toutes les superstitions anciennes estoient venues de Caldee: on voit les Grecs, auoir deifié leurs premiers Roys and Princesses: comme en cas pareil, les Romains ont deifié Romule, and puis les Empereurs: car depuis que les partizãs de Cesar eurent faict croire que la comette qui fut apperceue apres la mort de leur chef, estoit son ame, on s'efforcea, and fist on le semblable d'Auguste: [quae] (16) Numerius Atticus Preteur iura deuãt le peuple les auoir veu mõter au ciel, and fut recõpensé de dix mil escus, queluy donna Liuia vefue d'Auguste. Apres luy Tybere fut deifié par ceremonies que Dion and Plutar que ont descrit. Depuis qu'on eut commencé à deifier les hommes, on forgea vn nombre infiny de Dieux. Car il n'y en auoit pas moins de trentesix mil, comme les anciens ont remarqué, outre les Dieux qu'ils appelloient Manes, les esprits des peres, and meres, and parens qu'ils tenoient pour Dieux, and ausquels ils sacrifioient and mangeoient aupres des sepulchres: contre lesquels parle l'Escriture, detestant telle meschanceté, où il est dict, Et comederunt sacrificia mortuorum.G1 Et sous ombre de tels sacrifices on cõmença à inuoquer les ames des morts, qui est la Necromantie qui est, peut-estre, des premieres and plus anciennes sorceleries. Car on void en Iesaye detestant ceste impieté. Chacun, dict-il ne demandera-il pas conseil aux morts pour les viuans? c'est au chapitre huictiesme. A quoy se rapporte ce que Ciceron escrit au premier des Tusculanes, qu'on dormoit au temple Psychomantium pour sçauoir la verité de quoy Iulian l'Empereur calumniant les Chrestiens disoit qu'ils alloient -notes- G1[Greek omitted] Page 203