Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/168

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debout, tenãt vne paile de bois contre la[quae] (16) lle celuy qui estoit haut mõté decochoit sãs faillir tãdis [quae] (16) les 2, cheuaux couroie (02) t. Toutes ces actiõs estoie (02) t veritables qui se faisoie (02) t par le Diable, qui a vne vistesse and force incroiable: mais il y-a aussi par fois des fascinatiõs des[quae] (16) lles le Diable est aussi autheur: Et ne se peuue (02) t faire humaineme (02) t ny par la vertu des paroles, quoy [quae] (16) les plus sçauans en telles sciences ayent escrit: mais le Diable est seul autheur, and ministre de telles fascinatiõs. Et n'y a point de plus fort argument que celuy que i'ay dict, que le Diable en toutes langues trõpe les hommes par le moye (02) des paroles Grecques, Latines, barbares and incognuës aux hommes, and neantmoins diuersifiant les mots en diuerses nations pour mesme chose. Cela se peut voir en Virgile, and Theocrite Poëtes, l'vn Grec, l'autre Latin, and Marcellus, and Nicolaus Medecins, and en Pline mesme, qui rapporte plusieurs mots pour telles impostures, qui n'ont rien de semblable aux mots des Sorciers de nostre temps: Et mesmes il y-a des croix à tout propos and des hosties, comme il a esté aueré au procés de l'Aueugle, qui fut pendu à Paris auec deux autres conuaincus, and qui depuis confessere (02) t l'an 1571, qu'ils vsoient des hosties, and des croix, and de plusieurs oraisons, qui est le cõble d'impieté, que le Diable faict feruir ce que les Sorciers estiment le plus sainct aux choses les plus detestables. Car il me semble que celuy n'est gueres moins coulpable qui se mocque, and blaspheme Iupiter, qu'il pense estre Dieu (comme faisoit I'Empereur Caligula) que s'il se mocquoit de Dieu, lequel regarde tousiours la conscience, and la volonté des hommes: tout ainsi que le premier, qui fut appellé Page 183

Sceuola, pensant