Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/159

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par charmes and precations solennelles. Et en cas semblable les concubines de Theodoric vserent de mesmes ligatures enuers Hermanberge, comme nous lisons en Paul Æmil, en la vie de Clotaire 2. Les Philosophes Epicuriens se mocquent de ces merueilles, si sont-ils estonnez de ces nouëurs d'esguillettes, qui se trouuent par tout, and n'y peuuent iamais donner aucu (05) remede naturel. C'est pourquoy au Canon,2 il est dit ainsi: Si per sortiarias, et maleficas artes, occulto, sed nunquam iniusto Dei iudicio permittente, and diabolo præparante, concubitus non sequitur, ad Deum per humilem confessionem est recurrendum. De ce passage on peut retirer quatre ou cinq choses notables: Premierement, que la copulation se peut empescher par art malefique, en quoy s'accordent les Theologiens, and mesmes Thomas d'Aquin, sur le quatriesme liure des Sentences, distinctione XXIIII. où il est escrit, qu'on peut estre lie pour le regard d'vne femme, and non pour les autres, and au dernier chapitre de Frigidis: En second lieu que cela se faict par vn secret, and toutesfois iuste iugement de Dieu, qui le permet: En troisiesme lieu, que le diable prepare tout celà: En quatriesme lieu, qu'il faut auoir recours à Dieu, par ieusnes and oraisons. Or ce quatriesme poinct est bien notable, d'autant que c'est vne impieté, de s'efforcer d'estre deslié par moyens diaboliques, comme plusieurs font: Car c'est auoir recours au diable, and aux superstitions diaboliques. Encores est-il plus estrange que les petits enfans, qui n'ont aucune cognoissance des sorceleries en vsent en disant quelques paroles, and nouant vne esguillette. -notes- 233.q.8.l Page 174