Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/153

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les plus detestables formules, qu'on peut imaginer, si bien qu'en apparence il me dict du Diable and de ses inuentions, and neantmoins il les enseigne and touche au doigt, iusques à mettre les caracteres and mots, que son maistre Agrippa ne voulut publier tant qu'il vescut. C'est pourquoy i'ay le plus, qu'il m'a esté possible, couuert and caché, ce qu'il faut enseuelir d'oubliance, and me contente que les iuges cognoissent ce qui merite peine, and les ignorans ne tombent és filets que ce bon proctoreur à preparé pour les piper, and tirer à la cordelle de Sathan. Les moyens que nous auons desduicts par cy deuant, sont tirez du sort, and semble qu'il n'y a rien que le hazard: mais en celles qui s'ensuyuent, il y a des parolles, and certains mouuemens and images, qui monstrent euidemment la presence du maling Esprit, comme faire danser le tamis, qui a esté vsité des anciens à tout propos: comme on peut veoir en Lucian: dont le prouerbe fut pris, parler au crible, c'est à dire, [Greek omitted] and Theocrite appelle tel deuin, Crible forcier, en ce lieu, [Greek omitted], and plusieurs le font sans se cacher. Et me suis trouué il y a XX, ans en l vne des premieres maisons dé Paris; où vn ieune homme fist mouuoir deuant plusieurs gens d'honneur, vn tamis sans y toucher, and sans autre mystere, sinon en disant certains mots François que ie ne mettray point, and lesrerterant plusieurs fois. Mais pour monstrer que le malin esprit estoit auec cestuy là, c'est que vn autre en son absence le voulut faire, en disant les mesmes paroles, and ne fist rien, Quant à moy, ie soustiens que c'est Page 168