Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/151

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de Dieu, est mis tost apres au Decalogue, and au mesme chapitre, où il n'estoit mention, ny pres, ny loing de temple ny d'Autel: qui monstre bien, qu'il ne doibt pas s'entendre de pierres seulement. Or pour monstrer l'impieté de ceste belle Magie blanche, c'est que celuy qui se vouloit seruir pour iouïr, and obtenir ce qu'il pretendoit, il portoit l'effigie de la planette faicte, and forgee auec les solemnitez prescrites: ce que i'ay bien voulu remarquer, par ce que i'ay veu de grands Seigneurs, and mesmes des personnages qui estoient en reputation, s'amuser à telles impietez, voire bailler à vn des plus grands Princes de la Chrestienté, qu'il n'est icy besoing de nommer, vne image d'or de Iuppiter forgee par la Theurgie, qu'il portoit sur luy pour le faire plus grand, and qui luy fut trouuee penduë au col apres sa mort, qui fut miserable. Aussi auoit il vn Sorcier Neapolitain, qu'il appelloit son Conseruateur à douze cens liures de gaiges. Or le commandement de Dieu, qui dict, Tailler ne te feras image, vse du mot Hebrieu, pessel [Hebrew omitted] qui signifie tout image moulee, taillee, grauee, burinee, and l'idolatrie en ceux qui portent telles images and characteres, est plus grande sans comparaison, que ceux qui s'enclinent deuant les images de ces Dieux que i'ay dict, ce qui toutesfois est defendu par la loy de Dieu, sur peine de la vie5. Mais la difference des Pythagoriens, Academiques, and Payens, qui vsoient de telles choses de la meilleure conscience qu'ils eussent, est notable: car ils n'estoient pas Sorciers, encores qu'ils fussent idolatres, -notes- 5Exod. 20. and 21. Page 166