Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/115

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and ne craindre autre que Dieu, and ne rendre grace ny louange qu'à Dieu seul. Ce n'est pas que les Hebrieux ayent ignoré la difference des uures de Dieu and de nature: car Salomon l'a souuent remar qué, quand il dict aux allegories, L'enfant est sage, qui obeïst aux mandemens du pere, and n'oublie pas la loy de la mere: Il entend les commandemens de Dieu, and la loy de nature. Car toutes les idolatries detestables ne sont venuës que pour auoir laissé Dieu, and rendu l'honneur, and la grace des biens que nous receuons au Soleil and lumieres celestes, puis aux esprits, and en fin aux moindres creatures: comme les Ægyptiens, qui adoroient les b ufs, par ce que l'vn des plus grands proficts reuient du b uf, and les Palestins Amorrheans adoroient les moutons, qu'ils appelloient Estherot, and qu'ils mangeoient: en quoy s'est abusé Ciceron8, quand il dict, Nulla gens est tam stupida, quæ id, quo vescatur, Deum esset putet. Il suffira done de ce qui est dict pour faire entendre que les moyens naturels pour paruenir à quelque chose, sont licites and ordonnez de Dieu: quand on luy en rapporte l'honneur, and louange, and non pas à la creature: soit pour sçauoir les choses futures, and occultes, soit pour effectuer toute autre chose: comme de chercher les mines par la marque de certaines piertes and plantes, non par moyens Diaboliques. Mais ie ne puis passer par souffrance, ce que Iean Picus Prince de la Mirande, aux positions Magiques escrit, que la Magie naturelle n'est que la pratique de la Physique, qui est le filet auquel Sathan attire les plus gentils esprits, qui pensent que par la force des choses naturelles -notes- 8In libris de natura Deorum. Page 130