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des flambeaux celestes, Dieu dist qu'ils seroient pour signes des temps, and des ans, and des iours, qui no signifie pas seulement pour cõter les iours, carvn million d'estoilles ne seruiroient de rien. Or tant s'en faut que ceste puissance and vertu si grande and si admirable des corps celestes diminuë en rien, que plustost par icelle la puissance de Dieu est rehaussee, and releuee à merueilles. Car si nous loüons Dieu voyant la vertu d'vne pierre, d'vne herbe, d'vn animal, combien plus grande occasion auons nous de loüer Dieu, voyant la grandeur, la force, la clarté, la vistesse, l'ordre, le mouuement terrible des corps celestes? C'est pourquoy le Psalmiste ayant loüé Dieu des choses qui sont icy bas, quand il vient à remarquer la puissance des Astres, il est rauy hors de soy, and s'escriant dit ainsi5. Mais quand ie voy, and contemple en courage, Les Cieux, qui sont de tes doigts haut ouurage, Estoilles, Lune, and Signes differens, Que tu as faicts, and assis en leurs rancs: Adonc ie dy à part moy ainsi, comme Tout esbahy, and qu'est ce que de l'homme? Et à dire vray, le Ciel est vn tresbeau theatre de la louange de Dieu, and plus on cognoist les effects de ces lumieres celestes, plus on est rauy à louër Dieu. Les plus lourdeaux s'estonnent de voir qu'il y a plein flot de mer, quand la Lune est pleine ou nouuelle, and aux quartiers le flot est bas, and que à chacun iour le flot se retarde d'vne heure, and en mesme pays, mesme region, mesme climat, en diuers ports le temps du flot and reflot est diuers. Les pescheurs voyent que toutes sortes de -notes- 5Psil. 8. Page 118