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rence des deux sexes et la raison d’icelle. On lira ensuite le profond commentaire du Chantre de Ferney.

Thèse soutenue à Cythère par le docteur Boufflers, sur le sexe de la femme et sur celui de l’homme.

LE cœur est tout, disent les femmes ;
Sans le cœur point d’amour, sans lui point de bonheur.
Le cœur seul est vaincu, le cœur seul est vainqueur.
Mais qu’est-ce qu’entendent ces dames,
En nous parlant toujours du cœur ?
En y pensant beaucoup, je me suis mis en tête
Que du sens littéral elles font peu de cas,
Et qu’on est convenu de prendre un mot honnête,
Au lieu d’un mot qui ne l’est pas.
Sur le lien des cœurs en vain Platon raisonne ;
Platon se perd tour seul et n’égare personne ;
Raisonner sur l’amour, c’est perdre la raison ;
Et dans cet art charmant, la meilleure leçon,
C’est la Nature qui la donne.
A bon droit nous la bénissons,
Pour nous avoir formé des cœurs de deux façons.
Car, que deviendroient les familles,
Si les cœurs des jeunes garçons
Etoient faits comme ceux des filles ?
Avec variété Nature les moula,
Afin que tout le monde en trouvât à sa guise ;
Prince, manant, abbé, none, reine, marquise,
Celui qui dit sanctus, celui qui crie allah,
Le bonze, le rabbin, le carme, la sœur grise,