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de la Langue Françoise.


Latin, une partie de ses expressions, qui rentrent prêque toutes entieres ; & on les sçait assez, sans qu’il soit necessaire de les marquer.

Or quand les Peuples se sont ainsy communiquez leurs termes ; ce n’est pas par transaction, & par concert : c’est par une imitation indeliberée & insansible ; qui a été capable au bout d’un tems, de faire oublyer à toute une Nation, ses termes propres ; pour ne se souvenir que des Etrangers.Non assuescat nedum infans quidem ei, sermoni qui de discendue fit. Quint. Cela fait bien voir la force de l’exemple, en matiere des Langues : & avec quel soin l’on doit procurer à la Jeunesse, la pratique des personnes qui parlent juste. Certes il est impossible que le beau François & le bon Accent, ne soient étrangers à ceux qui ne sont élevez qu’à une Langue grossiere.

Mais au soin des Parens, la Jeunesse doit elle-même ajoûter l’application ; & se souvenir de cét avis de Quintilien : Est certè aliquid consummata eloquentia, neque ad eam